25 octobre 2020
Groupe : DEATH INVOKER
Titre : Necromancy, Damnation Revenge
Label : Nihilistic Holocaust records
Année : 2020
Pendant que c’est la course à qui trouvera le groupe le plus retranché du monde, au milieu de sa savane, sa rizière, sa forêt tropicale ou son désert glacé ou sablé, il y a quelques groupes qui existent depuis des années (quinze ans ici pour DEATH INVOKER), qui demandent (ou pas) mais surtout qui méritent qu’on parle un peu plus d’eux.
Les péruviens de DEATH INVOKER, qui n’ont principalement sorti que des démos, des Ep et des splits depuis... tout ce temps, offrent une seconde jeunesse à leur Ep « Necromancy, Damnation, Revenge », sorti en 2018.
En effet, Nihilistic Holocaust, qui a toujours le nez fin, s’est penché sur leur cas, pour rééditer ce Ep trois titres à l’origine, parmi lesquels s’est immiscé « Divination through death spirits » qui n’était pas sur la version vinyle de départ, car trop longue. Donc sur cette réédition version tape « de luxe », comme on dit dans les soirées, de toute beauté, on retrouve les titres enregistrés en 2014/2015, qui étaient présents sur la sortie en 2018 et ce dernier morceau inédit.
DEATH INVOKER c’est une ambiance de fête de la mort, entre black, thrash, death plus qu’old school comme savent le faire les sud-américains, à la sauce des très vieux Sarcofago ou des très vieux Sepultura époque précambrienne.
La tape est courte, quinze minutes, même pas le temps d’avoir le temps, mais une fois passé l’intro morbide à souhait, où saturent les graves jusque dans la couture du milieu, celle qui tranche, DEATH INVOKER envoie du sale.
Batterie qui ne suinte pas le trigg, où les cymbales sont infernales et la caisse claire joue du tambour, « Divination through death spirits » balance quelque chose de râpeux, d’âpre qui mélange effectivement des atmosphères plus death au départ mais qui s’entremêlent dans les ambiances thrash/black typiques des groupes sud-américains. Aucune concession, aucune fioriture pour rendre le tout plus digeste ; au contraire, DEATH INVOKER vomit sa voix sans artifice et offre dans le sang un premier titre qui mélange les ténèbres à la violence démoniaque. Ça blaste et ça oscille pendant plus de cinq minutes, d’une manière primaire, mais toujours percutante, avec des riffs simples mais rentre-dedans.
« Witches hammer », déjà plus speed, vient chercher l’oreille immédiatement avec un premier riff qui coupe ; sur ce morceau la vitesse est de mise et DEATH INVOKER est ultra puissant dans sa composition. Toujours sans aller chercher la difficulté, on assiste ici à un déferlement de violence basique, classique aussi, mais bigrement bien exécutée.
Le son aussi sent les années 80’s, il y a du relief et le côté ultra thrash/speed/black de « Witches hammer » procurera quelques bons rictus aux amateurs les plus « trve » de la scène old school, ceux qui ne sourient jamais, et qu’on voit au fond des salles en train... d’être au fond de la salle.
Bref, DEATH INVOKER offre une musique noire, sombre, simple, mais hyper puissante dans sa rugosité.
Le dernier titre, « Destroy the cross », peut-être plus classique par rapport aux deux autres, reste dans les sentiers jalonnés également, mais se paye le luxe de farfouiller un peu plus dans la morbidité sur sa deuxième moitié, pour mieux mettre une branlée sévère sur le solo de fin de piste.
Cette réédition en format tape met à l’honneur DEATH INVOKER ; elle est bienvenue pour découvrir ce Ep sorti il y a deux ans, qui a précédé les trois splits suivants.
Valeur sûre, efficacité, rien à redire. C’est excellent.
Arch Gros Barbare
25/10/2020