
21 décembre 2023
GROUPE: DEATH BLOOD
TITRE ALBUM: Osteonecrovore
LABEL: Musikoeye
DATE DE SORTIE: 2023
DEATH BLOOD. La mort et le sang, on ne peut pas faire plus brut.
Et pour le coup, on parle vraiment de death metal, on parle d’influences prises chez Entombed, Unleashed et Dismember sans l’ombre d’un doute , mais c’est véritablement toute la scène de cette époque qui est à l’honneur, en comptant entre autres les Desultory; chose absolument pas étonnante lorsque l’on sait que le vocaliste n’est autre que Jérémy Hussein de Stabwound (excellent groupe de death metal pour qui l’on attendait des nouvelles depuis longtemps et qui revient très bientôt), que le bassiste n’est autre que Pierre-Jean Toty de Lokurah, et enfin, et pas des moindres, Geoffroy Lagrange aux guitares, à la boite à rythmes et aux claviers….mais surtout à la composition de tous les morceaux ( GrandMaster Flash qui s’est occupé de la masterisation de bon nombre de groupes tels que Mortuary, Swamp Terror, Conviction, Antropofago….)
On a la sensation que DEATH BLOOD, c’est le petit plaisir malsain et vicieux de trois compères qui ont envie de donner libre cours à leur nostalgie death suédois en écrivant un mini album qui se révèle être un véritable hommage à cette scène des 90’s et plus précisément aux ténors du barreau qu’étaient et que sont toujours Entombed , Unleashed et Dismember.
D’abord le visuel, parce qu’après avoir choisi un nom simple efficace, ils ont voulu aller au bout des choses en faisant appel aux copains évidemment. Damien Lepine (Fatal et Kaabalh) a réalisé l’artwork et le logo tandis que Rachid TP Trabelsi ( Conviction, Moonskin, Corrosive Elements, Swamp Terror) s’est occupé du lay-out pour le rendre présentable comme un vieux flyer des années 80’s.
Mais ensuite, le son de guitare reconnaissable entre tous, et quand certains tentent de lui redonner un sens à leur sauce cancel culture, d’autres comme DEATH BLOOD trempent le doigt dans la casserole et s’imprègnent immédiatement de l’atmosphère fétide et faisandée que l’on adorait écouter à longueur de journée trente ans en arrière, et rebalancent le bousin en éclaboussant tous ceux qui s’approchent.
Et enfin, la musique elle-même. Sur les premiers titres, une fois passé cette lugubre introduction qui annonce solennellement le monde d’avant dans lequel on pénètre, DEATH BLOOD propose un death metal qui fera tressaillir les fans d’ Entombed et de l’indétrônable « Left hand path », avec des guitares qui frémissent tout du long et un solo sur « Awaiting release » juste impeccable. C’est avec des groupes de cette trempe que nous réussirons à sortir de la chienlit musicale dans laquelle on s’étouffe avec notre propre vomi.
DEATH BLOOD maîtrise les horizontales et les verticales , et apporte à ses titres des ambiances putrides qui tourbillonnent autour d’une morbidité sans pitié : « Never says die ! » vous botte le cul avec une paire de santiag sur ses accélérations et la voix d’outretombe de Jeremy pour enfin finir sur un lead melodico-melancolique d’une qualité rare et un solo indescriptible tellement il est bien amené, vous finit la tête sur le trottoir et la bouche ouverte. Les claviers y rajoutant encore plus de profondeur on s’aperçoit que DEATH BLOOD avec sa boîte à rythmes qui ne jure en rien, vous plaque au sol en moins de quinze minutes, sachant que le mini cd ne dure qu’à peine vingt sept minutes du haut de ses huit titres.
C’est à partir de la mi-parcours que la mélodie est plus présente avec « Cold Cell » qui suit la voie de « Never say die », mais jamais ô grand jamais DEATH BLOOD ne plonge dans le death mélodique. Ici la place est réservée au mal absolu, et si la mélodie pointe le bout de sa truffe c’est pour s’incruster comme celle que l’on pouvait apprécier chez les premiers Dismember.
La fin du minicd , bien que les claviers rappellent certains groupes de black/death de l’époque, on ressent la finesse d’écriture d’un death metal à la Unleashed sur les rythmiques de « Ending a life part » et cette ligne mélodique avec « Reboot human form ».
Ce mini cd s’adresse à tous les nostalgiques du death metal suédois pur et traditionnel, immuable et intouchable, qui ont découvert cette vague dans le début des années 90’s et qui depuis tant d’années vouent un véritable culte à cette musique sincère et authentique comme le frisson que vous offrira la fin de « Reboot human form » ; car vous aurez à l’écoute de ce titre la nostalgie de ces années et la tristesse de la désolation actuelle.
Mais ce minicd s’adresse aussi à toute une partie de cette jeune génération curieuse, fouineuse intéressée, qui n’a pas totalement les finances pour découvrir tout ce qu’elle a manqué, mais qui avec « Osteonecrovore » a l’opportunité de contempler le passé en vivant ces émotions dans le présent.
Regarde derrière toi, il n’y a pas que des traces de pas...
21/12/2023
Arch Gros Barbare