14 août 2023
GROUPE: DR INCINERATOR
TITRE ALBUM: Le festin des horreurs
LABEL: Old grindered days records
DATE DE SORTIE: 2023
« La chose de la tombe » était déjà à sa sortie il y a trois ans , un outil de putréfaction indispensable qui drainait dans son sillage nécrotique les effluves des tous premiers Napalm Death et surtout d’un Repulsion ultra condensé pour nous remettre d’aplomb vu que leur violence sait disloquer les membres des pauvres fous qui ont osé s’aventurer à l’écouter. C’est pour cela qu’on attendait non sans une impatience schizophrénique une suite qu’elle soit courte ou longue peu importe ; pourvu que cette suite soit royale (et le challenge était de taille vu le niveau de la chose).
Vous allez vous régaler, car c’est un véritable festin des horreurs qui se prépare sur ce nouvel ep.
Avec DR INCINERATOR on pénètre la machine à remonter le temps à chaque nouvelle progéniture, et c’est en cherchant dans leurs détritus qu’on se retrouve à chaque fois entre 1986 et 1989 à écouter du grind/death à l’ancienne avec un son de guitares et de basse si punk qu’il en fait dresser les cheveux presque à l’iroquoise.
La couverture de Syrtis bad art pue la mort et cette manière d’harmoniser ces pochettes qu’a DR INCINERATOR dans un contraste noir/blanc fait à chaque fois mouche. Et comme lorsque les mouches arrivent et posent leurs vomissures sur les matières organiques mortes ou tout du moins en voie de décomposition avancée, ici il en ressort quelque chose de sordide et perverti dans sa chair, putréfié et nauséabond. C’est « Le festin des horreurs ».
Un nouvel ep de huit titres, avec en plus quatre morceaux bonus qui sont tout simplement une répète de grindeux.
Et comme la prod Noisemaker d’Alex Thiong-Sion et le mixage brulant de Jay Poisön fait à la maison laisse juste ressortir la putrescence de l’enregistrement, on se demande même parfois si on ne prend pas plus de plaisir avec un son de répèt pour réellement être dans notre jus.
En tous les cas DR INCINERATOR, vous offre des morceaux d’anthologie en répèt dont trois étaient sur « La chose de la tombe ».
Mais ne vous méprenez pas, c’est du grind de vieux, le meilleur qu’il puisse être, et donc en toute logique, même avec douze titres au total, on arrive à peine au quart d’heure, donc jamais vous ne serez lassés, en espérant que vous saisirez rapidement la portée des grognements de « I bite your butt, I gulp your guts ».
Aussi rapide, aussi violent, et aussi incisif que « La chose de la tombe », les gueulantes en français, donnent un charme poétique fou à l’agressivité de cette malformation qu’est DR INCINERATOR. La batterie est humaine, le son de cette production est authentique et dans le monde actuel où tout est faux, c’est un réel plaisir que de se faire défoncer la face avec du grind core comme on l’aime. Morceaux courts, ambiance de destruction, cave et humidité, noirceur et putridité ; DR INCINERATOR ne vise que la violence et une vitesse calculée pour y arriver. L’intro de « Switchblade Surgery » pose l’ambiance et ça riffe comme jamais.
Il devrait y avoir tellement plus de groupes comme DR INCINERATOR.
Deuxième ep, deuxième chef-d’oeuvre. Ne le ratez pas cette fois.
Arch Gros Barbare
14/08/2023