ETRANGE -Interview- 03/06/2020


08 juin 2020

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Un premier album plein de diversités musicales, conceptuel quant à la science-fiction qu’il propose, ETRANGE est un projet à deux têtes. Sa richesse musicale se comprend au travers du regard que posent Deadale et Velhon qui vous ouvrent les portes de leur univers...

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Salut à tous les deux ! On ne va pas présenter ETRANGE parce que les biographies servent à ça, mais j’aimerais savoir une chose : à qui s’adresse-t-on lorsque l’on sort un album d’une telle qualité musicale, et, qui plus est, sans chant, laissant l’honneur aux instruments de prendre toute la place qui leur est nécessaire ? Deadale, je sais que tu es fan de Dream Theater devant l’Eternel, et pour ceux qui ne le savent pas, que tu jouais dans Architect of Seth et accessoirement dans le groupe de « rural death », plus extrême qu’est Invocate the Butcher, mais aussi jadis dans Pstytronix.

Deadale : Salut Arch. Merci de nous accorder cet entretien.

A vrai dire, je ne sais pas trop à qui s'adresse la musique de ETRANGE... Il y a tellement de paramètres à prendre en compte. Est-ce que l'auditeur aime l'imagerie SF ? Est-ce qu'il aime le tout instrumental ? Est-ce qu'il va aimer le mélange entre musique d'ascenseur et blast ? C’est cliché de dire ça mais nous avons composé cet album pour nous avant tout, en essayant de faire quelque chose de musical et qui colle au concept du voyage dans l’espace.

Effectivement, je suis fan de « DT » ; on va dire jusqu’à Six degrees of inner turbulence. Mais heureusement, mes influences ne s'arrêtent pas à ce groupe.

Et écrire un album tel que celui-ci voulait dire aussi forcément s’adresser à un auditoire autrement plus large que la simple sphère metalleuse au vu de toutes les sources d’inspiration que l’on peut y trouver dedans ?

Deadale : L’avantage d’un concept comme celui-ci, c’est que tu peux te faire plaisir et te lâcher. Par exemple, dans notre histoire, la sonde ETRANGE fait un détour par le satellite de Saturne, Titan, dans une sorte de thrash death néoclassique. Puis, avant de reprendre son voyage dans le cosmos, elle recharge ses batteries (Reloader) dans une ambiance de musique d’ascenseur teintée de Cynic. C’est sûr, ça peut dérouter l’auditoire, qu’il soit puriste de metal ou de prog.

Velhon : Salut Arch.

Notre musique reste résolument metal dans la forme mais digère beaucoup d'influences, parfois opposées, dans le fond. Il n'y a pas de limites durant le processus d'écriture, nous ne nous disons pas "Ce serait trop chouette de faire un plan comme ci ou comme ça ! ... Ah mais non, ça colle pas au style du projet...". Je pense que le projet a su dépasser les étiquettes de styles et proposer son propre genre, sa propre identité.

ETRANGE portrait_velhon.jpg (80 KB)Quant à toi, Velhon, quelles furent alors tes intentions de départ, puisque tu étais tout de même à l’origine du projet avec un ami commun qui finalement n’a plus été dans celui-ci ?

Velhon : En fait, c'est ce fameux pote qui est à l'origine du projet, et qui m'a contacté après avoir entendu quelques-unes de mes maquettes. Il évolue dans un style death tech ambiant, et il était motivé pour mêler nos influences. Rapidement, il m'a proposé de faire intervenir Deadale, un ami commun, dans le projet. On a alors commencé l'écriture. Mais ce pote à l'origine du projet (qui n'avait pas encore de nom, ni de background concept, juste une volonté de faire de la zik ensemble) s'est rapidement trouvé coincé avec sa vie perso. On a donc rapidement fait évoluer le projet autour de notre duo. J'ai été très moteur sur les prémices du projet, et Deadale m'a très rapidement rejoint dans le cockpit de pilotage si je puis dire. Haha.

Deadale : Voilà. À cette époque, je n'avais pas spécialement envie de me consacrer à un autre projet mais, finalement, il s’avère que Velhon et moi nous entendons très bien pour la compo. Nous avons très rapidement décidé d’une orientation plus progressive, trouvé un concept SF… Et ça s’est terminé par un album.

Quand on écrit ce genre d’album progressif, conceptuel aux allures classiques, metal, prog, jazz aussi, est-ce que l’on pense quelque part à ce qu’ont pu faire la bande à Portnoy et Petrucci avec Liquid Tension Experiment ? Je ne parle pas de comparaison forcément musicale, mais de comparaison dans la démarche, de comparaison dans l’envie…

Deadale : Je t’avoue qu’on ne se pose pas vraiment la question. Nous avons de multiples influences, plus ou moins digérées, qui transpirent probablement de nos compos, mais nous n’y pensons pas lorsqu’on compose. On suit la trame de l’histoire qu’on a écrite.

Velhon : Finalement, on écrit ce qui nous fait triper et avec le recul, une fois les morceaux terminés, on découvre nos influences, qui parfois remontent à plusieurs décennies ! Liquid Tension en est un bon exemple.

Votre album est effectivement très cinématographique, et extrêmement riche en atmosphères, ambiances, changements de rythmes. Est-ce qu’il est plus facile d’établir, de concevoir un concept lorsqu’il s’adresse à un public ouvert aux idées d’anthologie, de science-fiction que de trouver des thèmes pour chaque morceau où il n’y aurait aucune trame de fond ? Puisque vous laissez l’auditeur imaginer le reste ou du moins certains contenus de l’histoire, en ne fournissant que quelques points clés…

Deadale : Alors, comme je te disais, nous avons une trame, une histoire écrite pour nous, avec ses rebondissements, ses accalmies, etc. Nous essayons ensuite de la transposer en musique. En ce qui me concerne, il est plus facile de me plonger dans un concept si je le visualise. Ça va te paraître cocasse pour un groupe instrumental, mais j’aime bien d’abord jeter sur le papier des mots, un scénario, des dessins, etc. Tout ce côté visuel va ensuite nous guider pour la suite de l’aventure.

Mais comme notre musique est instrumentale, c’est finalement l’auditeur qui réécrira sa propre histoire. D’ailleurs, je t’avoue que ça m’amuse de lire comment les auditeurs et les chroniqueurs ont vécu leur voyage.

Velhon : La musique d'ETRANGE doit être appréhendée comme une bande originale de film. Si on écoute la bande originale d'un Star Wars ou d'un Blade Runner dans un fauteuil, les yeux fermés, on revit l'aventure avec toute sa palette d'émotions. Bien-sûr, ETRANGE ne propose pas de film pour aller avec sa musique ; nous sommes finalement à mi-chemin entre la musique de film et l'album de metal. Nous fournissons des clefs à l'auditeur, avec un pitch, des visuels illustrant l'aventure que l'on veut conter. Chacun peut finalement finaliser sa propre expérience avec son imagination.

ETRANGE portrait_deadale.jpg (91 KB)Il est vrai aussi que bien souvent, dans la musique dite « technique », même si je sais que vous mettrez des réserves sur vos capacités et votre travail de technicien, on retrouve en commun des idées qui parlent d’espace, d’univers, de voyages intersidéraux, je ne citerai même pas d’exemples, tellement il y en a.

Deadale : Tout à fait. L’espace est une source intarissable d’inspiration. Comme l’histoire ou la mythologie.

Velhon : Le cosmos est depuis tout temps, soit l'aboutissement de la pensée humaine, soit son commencement. Du cosmos découlent les questions existentielles : pourquoi sommes-nous là ? Quel est le sens de notre existence ? Qu'est-ce qui façonne le réel ? Je suppose que si l'on veut aller au fond des choses, la destination de la réflexion sera toujours l'univers.

Alors, est-ce que cela vient de vos propres lectures ? Le monde que nous avons, que nous laissons, est-il tellement en perdition que la seule issue pour l’humanité sera ce genre démarche dans le cosmos ?

Deadale : Cet attrait pour l’espace vient principalement de nos lectures, romans et BD, des films, des dessins animés et des jeux vidéo de notre enfance. L’espace, c’est gigantesque, c’est inquiétant, c’est beau, c’est l’inconnue, etc.

Velhon : L’Homme a toujours été un explorateur et, si la technologie le lui permettait, il serait déjà en train de coloniser d’autres planètes.

Deadale : Exact. Malheureusement, c’est après que ça se gâte (ou avant… Tout dépend des raisons qui le poussent à explorer) : argent, ressources, pouvoir, etc.

Personnellement, étant plutôt pessimiste quant à la nature humaine, j’ai préféré la mettre de côté dans notre concept : le protagoniste est une sonde dotée d’une intelligence artificielle. C’est l’héritage de l’Humanité qui quitte notre planète et va vivre sa propre histoire. Cependant, étant une création de l’Homme, va savoir si elle aura les mêmes travers que son créateur...

Et vu que l’album s’adresse à ceux qui regardent le ciel et les rêves, comment sont-ils dans votre idéal ?

Deadale : Les miens sont bien éloignés du monde dans lequel on vit… Un monde à 100 à l’heure dans lequel on doit « gagner sa vie » au lieu de la vivre. Un monde dans lequel il faut « réussir pour Être ».

Pour ETRANGE, je préfère m’allonger et admirer un ciel étoilé en écoutant le bruit du vent dans les arbres.

Velhon : Je rêvais plus lorsque j'étais plus jeune. J'imagine que la triste expérience humaine a eu raison de mon innocence haha ! J'ai une approche plutôt pessimiste du réel. Je pense que la beauté majestueuse de la nature n'est qu'un voile cachant un vide insoutenable : un vide de sens, un vide de but, un vide de vérité. ETRANGE est une façon comme il y en a tant d'autres, de matérialiser le refus de ce vide, en créant de la beauté qui donnerait du sens à tout cela.

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Finalement, la gestion de cet album, tant sur le concept que sur l’imagerie aussi, signée Stan W Decker, était-elle plus aisée en se basant uniquement sur vos propres envies, sans faire venir quelqu’un de plus qui aurait pu interférer ? Puisque Velhon s’est occupé du mixage, du mastering, des photos, Deadale a apporté son logo qui existait déjà depuis un moment.

Deadale : Nous avons fait participer un copain, Marc Papeghin, qui est un corniste et un trompettiste de talent, parce que ses interventions étaient pertinentes sur l’album.

Mais c’est vrai que notre duo fonctionne à merveille. Stan vient le compléter en illustrant nos idées. Pour nous, le visuel est indissociable de la musique.

Velhon : Je trouve extrêmement dur de trouver des musiciens qui partagent exactement les mêmes envies, les mêmes directions artistiques. J'ai toujours été très sélectif sur ce sujet, trop même, idéalisant le travail que je voulais accomplir, pour finalement ne jamais rien produire d'envergure. Avec Deadale, ce problème s'est évaporé. Notre collaboration coule de source ; on va dans la même direction, alors même que nous ne nous imposons pas de direction ! Monter un projet avec une telle alchimie est vraiment une chance ; intégrer une autre personne n'a pas de sens à présent. Les idées coulent à flot. Tout ce qui peut nous manquer, c'est du temps à présent.

Deadale : Bordel. C'est beau ! Si avec ça, t'as pas envie de continuer la musique !

ETRANGE 1.jpg (130 KB)Tout était tout de même composé et enregistré en 2018. Vous avez vraiment pris votre temps pour réaliser cette œuvre. Comment alors aviez-vous vraiment envisagé sa réalisation ? Avez-vous recommencé énormément de choses dans la composition avant de prendre une décision définitive quant aux constructions des musiques, et surtout combien de fois l’avez-vous réellement entièrement écouté avant et après sa sortie ?

Velhon : L'écriture a débuté tout doucement mi-2017, lors de la création du projet mais on a vraiment passé la seconde à partir de fin 2017. Fin 2018, la grande majorité des compositions étaient achevées mais nous avons continué à peaufiner jusqu'au printemps 2019. Il y a globalement peu de remaniements après coup. Comme tu peux le voir, nous prenons notre temps pour bien faire les choses, étape par étape, au sein d'un même morceau.

Deadale : Nous avons passé pas mal de temps en studio pour mettre en boite l’album, enregistrer, trouver les sons et les bruitages qui colleraient au concept. C’était notre 1ère expérience ensemble et c’était aussi la première fois que Velhon se prêtait à l’exercice du mix/mastering. Ça a demandé beaucoup de travail et une multitude d’écoutes… Je ne saurais dire combien… Trop ! Hahaha.

Mais comme le résultat est pas mal, on ne va pas s’en plaindre.

ETRANGE 2.jpg (149 KB)Ecrire un album totalement instrumental et, de plus, conceptuel, doit sans doute être totalement différent puisque les guitares et les claviers remplacent aussi le lead vocal qu’il n’y a pas ; j’en veux pour preuve les rires des cuivres présents sur le morceau « Exile », qu’en est-il ?

Deadale : Tout ce que je peux te dire, c’est que nous nous concentrons avant tout sur la mélodie et sur le rythme. La technique et le nombre de notes ne sont pas une fin en soi. Si 4 accords suffisent, on n’en mettra pas plus. Après, tout n’est que question de dosage, de progression. Quand tu écoutes 50mn de musique, il faut évidemment proposer des choses pour capter l’attention de l’auditeur.

Velhon : Lorsque l'on a une approche "classique" de la musique, l'absence de chant est naturelle et la recherche d'accroches, de progressions, de lead, etc., l'est tout autant. À aucun moment, nous ne nous sommes questionnés sur la marche à suivre en l'absence de chant.

Le public avait tout de même sa part d’importance dans votre démarche ? Car relativement souvent, les groupes disent « Si ça plait tant mieux, sinon on s’en fout », mais vous avez choisi intelligemment, de manière à parler à un certain public d’abord, et peut-être finalement plus metal, alors que pourtant votre musique parle sans doute aussi beaucoup à un auditoire non issu de la scène metal. Est-ce que c’est compliqué d’arriver avec un tel ovni musical dans une scène très bornée, très bordée, et faire office d’iconoclaste parce que le metalleux n’aime que peu le changement tandis que le public plus prog est nettement plus ouvert ? Vous-même, au-delà de votre position de compositeurs, êtes justement des amateurs de musiques diverses et variées : comment vous l’auriez appréhendé ?

Deadale : Bien évidemment, ça serait mentir que de prétendre qu'on se fout de l'avis du public. Les compliments font toujours plus plaisir que les critiques négatives.

C’est vrai aussi que cet album était un pari risqué parce qu'il ne plaira pas forcément au metalleux pur et dur qui trouvera certains passages trop chiants, pas plus qu’au fan de rock progressif qui trouvera ça trop bourrin. Mais si tu t’arrêtes à ce que pensent les gens, tu n’en finiras jamais. Quand on lit les chroniques, certains trouvent les sons de claviers géniaux, d’autres les trouvent périmés. Pour l’un, tel passage est naze, pour l’autre, c’est une pépite. C’est bien pour cela que, comme on te disait un peu plus tôt, nous avons fait cet album pour nous faire plaisir. Mais aussi un truc qu’on aurait aimé écouter ! On se concentre donc sur un point : la mélodie. Après, c’est vraiment très difficile de prendre du recul sur ta propre création… Si je l’avais découverte, je pense que j’aurais trouvé la musique géniale mais le gratteux nul à chier, hahaha !

Velhon : Comme l'a dit Deadale, certaines chroniques glorifient le duo guitare/clavier tandis que d'autres trouvent les guitares en retrait. Personne n'a la même perception mais je reste persuadé que c'est un album extrêmement metal, qui peut avoir du mal à trouver sa place auprès d'un auditoire qui n'en écouterait pas. Les rythmes sont très soutenus, les guitares sont très agressives et présentes. Sur le plan sonore, ce n'est pas très reposant, même si notre concept propose de nombreux moments de relâchement et de respirations. Le mixage et la production sont très denses ; chaque morceau est mixé sur plusieurs dizaines de pistes, parfois plus de 50. Un gros travail a été fait pour que tout soit limpide sans perdre en impact. On peut toujours faire mieux, surtout quand c'est une première. On verra ce que l'on améliorera sur ce plan-là pour le prochain opus de l'histoire. Mais nous avons une énorme satisfaction sur le travail accompli avec ce premier acte !

La part des univers musicaux est assez équilibrée dans ETRANGE. Est-ce que vous avez mis des barrières en composant ? Je veux dire : on y entend, comme on le soulignait, de la musique prog (enfin c’est l’ensemble qui finalement est prog), mais il y a des passages jazz, d’autre plus extrêmes presque black death... Alors est-ce que vous vous êtes interdit de mettre trop de musique extrême pour ne pas dénaturer le concept et l’aspect progressif de l’album ?

Et la musique classique et baroque dans tout ça, quel rôle devait-elle jouer dans vos compositions ?

Velhon : Les seules influences que nous écartons lors de l'écriture sont celles qui s'avèrent rapidement n'avoir aucune pertinence pour l'ambiance qui nous fait vibrer. Un plan de samba ou un riff trop synthwave finit rapidement à la poubelle. Haha. J'ai souvent des premières inspi très typées black metal, mais vu que nous avons plein d'influences très diverses, un plan black se transforme très vite en rock prog avant de s'intensifier en musique orchestrale.

Deadale : Hmmmm… Je dirais que la seule barrière que nous nous fixons est celle de notre concept spatial. Après, il n’y a pas forcément de règles et, si c’est bien amené, on doit pouvoir mettre du biniou dans un album de science-fiction. Haha.

Bien évidemment, il nous arrive parfois de dévier, « de perdre le fil », emportés que nous sommes par la fougue créative, soit pour tomber dans un truc trop bourrin ou trop mou. Mais on corrige ça très rapidement, toujours en se posant ce genre de question : « Est-ce que ce passage n’est pas too much ? Est-ce qu’on ne risque pas de décrocher rapidement ? De se faire chier ? » Etc.

Avec Velhon, on discute beaucoup autour de nos compos. On tranche. Ce qui est génial, c’est qu’on tombe toujours très vite d’accord et qu’on ne se prend jamais la tête.

Velhon : On en revient à ce dont je parlais un peu plus haut : ce projet est une aubaine pour Deadale et moi ; on est sur la même longueur d'onde et vibrons sur les mêmes fréquences.

Quand on a autant d’inspiration, vous ne pourrez pas mentir sur le fait qu’il y avait forcément plus de compositions ou d’idées qu’il n’y en a sur l’album. Si tel est le cas, comment avez-vous réussi à choisir ce qui pouvait coller au mieux à l’album ? Et la suite du projet devait-elle dépendre de l’accueil ou cela était déjà vu dès le départ que cela n’influerait en rien sur votre capacité de composition quant à ETRANGE et sur votre volonté de faire perdurer le projet ? Je veux dire par là, que parfois, les musiciens, font un cd puis après passent à autre chose, et laissent l’album à la postérité sans regarder derrière ou se dire que même pour soi, et surtout pour soi, cela est une opportunité d’offrir un exutoire autre que ce que l’on a l’habitude de faire ?

Deadale : C’est vrai qu’il y avait pas mal d’idées qui ont germé pendant la création de cet album. Certaines ont été mises de côté pour plus tard car nous trouvions qu’elles ne collaient pas à cet album. Nous avions déjà prévu de faire au moins un album supplémentaire avant la sortie de celui-ci. Et comme il a été bien accueilli, forcément, ça motive pour la suite de l’aventure.

ETRANGE est-il maintenant devenu votre occupation principale ? Je sais que vous ne ferez pas de concert et qu’il restera à l’état de studio, mais au-delà de la composition d’une suite et de sa réalisation, est-ce que vous vous autorisez à créer dans d’autres projets qui peuvent vous prendre aussi pas mal de temps ; je parle de groupes à part entière, de concerts, de studio aussi ?

Deadale : Je ne me prononcerai pas sur l'avenir qui réserve parfois des surprises. Il y a 3 ans, ETRANGE n'existait pas et je n'avais pas spécialement la motivation de monter un autre groupe... Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, j'ai envie de consacrer ce qu'il reste de mon temps libre à ce projet.

Velhon : j'ai toujours eu la volonté de faire un projet orienté metal, un projet orienté synthwave, un projet orienté musique orchestrale... Sans ne jamais rien accomplir d'abouti, ne dépassant pas le stade des maquettes à chaque fois. ETRANGE me permet finalement d'accomplir ces 3 objectifs en un seul projet et quand je vois le temps que ça prend, aucun doute qu'il n'y aura pas d'autre projet dans lequel m'investir à l'avenir !

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Est-ce que c’est plus difficile de se faire une place lorsque l’on sort un projet studio que finalement on n’ira pas promouvoir sur scène ? Parce que la curiosité des gens n’est plus celle d’il y a quelques années sans doute…

Deadale : Aucune idée. De toute façon, on ne cherche pas à se faire une place et la musique n'a jamais été une compétition. On propose un album, le public le prend ou non. Fort heureusement, il reste des gens curieux, passionnés, et nous en faisons l'expérience tous les jours. Rien que pour ça, ça vaut le coup de continuer.

Pour finir un petit mot à ce qu’il reste de l’humanité ?

Deadale : « Sois gentil, pas méchant, c'est pas gentil d'être méchant, c'est mieux d'être gentil »

Velhon : on va droit dans le mur, alors éteignez votre téléviseur et préparez-vous sereinement à une chute vertigineuse

E T R A N G E

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