HOROH - Aberration -


07 décembre 2023

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GROUPE: HOROH

TITRE ALBUM: Aberration

LABEL: Crypt of Dr Gore

DATE DE SORTIE: 2023

Bien souvent quand on parle de primaire, la plupart du monde pense à ses années Cp, où on pouvait faire des conneries, et tous les adultes étaient tout sourire en disant « rhoooo il est mignon , il a mis les doigts dans son étron et il en a mis des morceaux dans le cartable de sa camarade » ; Ou alors ces années CM2 où on se sentait les maîtres de la cour de récré, une espèce d ‘Al Pacino des bacs à sables avant de fermer sa mouille en arrivant en sixième et subir la mise en poubelle par les troisièmes.

Mais primaire ne veut pas dire que ça finalement, rappelez-vous :

1990 Impetigo avec « Ultimo Mondo Cannibale » - Necrophagia avec « Ready for death » - 1989 Autopsy et « Severed survival » - 1992 Necrophiliac « Chaopula citadel of mirror » - 1992 Disastrous murmur « Rhapsodies in red » - 1993 Demilich « Nespithe » autant d’albums cultes aujourd’hui qui ont fait l’âge d’or du death metal putride, dégueulasse, gore ou encore malsain mais surtout primaire.

C’est ici qu’est le sujet parce que HOROH, c’est une espèce d’hommage à cette époque, mais aussi à l’esprit de ces groupes là. Si « Aberration » était un film, ce serait la guerre du feu, antique, rustique, originel et audacieux.

Après un petit Ep deux ans auparavant, HOROH est surtout le projet de Jej de TATTVA, dans sa forme roots death metal.

Et deux ans auront suffi pour mûrir la décomposition et enfanter dans la pénombre ce premier album « Aberration » sorti chez Crypt of Dr Gore.

Album très court certes, mais là encore dans la plus pure tradition des œuvres majeures es brutalité, parce que passé une demi heure , la concentration se fait difficile et on part à la chasse aux papillons.

Premier album donc de death metal à l’ancienne, one man band dont la voix caverneuse tout au long des neuf titres, aidée par une réverb de diplodocus, offre à l’ensemble, en plus d’une prod « d’autochtune » , quelque chose de vraiment primitif.

Avec HOROH et cette « Aberration », c’est l’éveil de la bête immonde qui sommeillait depuis des siècles et qui ne demande qu’à faire souffrir.

Accompagné par un artwork issu des entrailles du mal, il ne vous aura pas échappé que la délicatesse de la plume de Sebastien Mockers (ex-Inhumate, ex-Beyond the void) s’est laissée aller sur l’intégralité du digipack, avec sa poésie légendaire, ce denier s’étant également fendu d’un featuring sur le titre « Devour the saviour ».

C’est avec un démarrage proche des atmosphères sonores de « In battle there is no law » que l’album de HOROH commence mais avec une lenteur autrement plus gore.

On retrouve tout de même rapidement les ornements sacrificiels d’un cannibal ferox ou d’un cannibal holocaust présents chez Impetigo et les tous débuts de Autopsy avec « Guru’s legacy » et « slaves of suffering » , tandis que « Survivors » se gargarise dans le suintement crasseux de riffs à pull off, pour faire évoluer le style et arriver à accrocher encore plus grâce à des rythmiques plus massives, mais aussi plus comme la bande à Webster et Mazukiewiscz.


Jusque là , l’appétit venant en mangeant, il est clair que les viscères de l’heureuse élue sur la pochette, se retrouveront au royaume des rats avant que « Devour the saviour » et sa grosse artillerie de bas du front n’arrivent à la fin de la chanson.

Car c’est dans le gore que réside votre salut et avec « Devastation », on en a un aperçu relativement visqueux, parce que HOROH, sans avoir joué de samples, arrive à balancer une ambiance d’apocalypse zombie à la note monstrueusement basse qu’elle en rappelle Mortician sur le morceau « Zombie apocalypse » du EP du même nom, ou encore de certains titres de « Chainsaw dismemberment », aussi lourd, aussi malsain, aussi pesant.

Et puisqu’on parlait de samples, c’est en communion avec vos oreilles, dans un recueillement solennel que la bête sortira de terre avec « Aberration », qui vient clore l’album, et qui étrangement possède un personnalité totalement décalée du reste des chansons. HOROH écrit un titre très progressif , très attirant et en même temps un peu plus mécanique, voire industriel comme ce qu’il avait écrit sur le EP « Crush the molested deadly mouth for guts and glory ».

Voici un album qui n’est pas réservé aux oreilles chastes, pour ceux qui n’ont pas peur de regarder le sang sur leurs mains, HOROH fait du sale, HOROH fait du mal, charge à vous de le prendre comme il faut.

07/12/2023

Arch Gros Barbare