
06 décembre 2023
GROUPE: OUTBURST
TITRE ALBUM: Hellfire
LABEL: Polymorphe Records
DATE DE SORTIE: 2023
Tout bonnement impressionnant de pugnacité ce « Hellfire ». Difficile de connaître la formation qui date de 1986 si on ne vient pas du côté de Marseille, parce que le reste de la France n’a pas dû entendre parler du groupe véritablement. Pourtant Joël Guigou, bassiste d’Agressor (mais ici guitariste) est tout de même à son origine, accompagné de Henri Ebeyer (ex-Syrinx) au chant, Joan Escandell à la basse , Xavier Richez (ex-Syrinx) à la seconde guitare, et enfin Lucas Thomas (Rektifier) à la batterie, sachant que les titres présents sur ce minicd ont été joués par Kevin Paradis et Franky Constanza.
Simple et efficace, voici ce qui ressort immédiatement de ce quatre titres, déjà parce que la production puissante de Sébastien Camhi est propre et d’une clarté limpide, et s’agissant de thrash limite thrash/death très axé sur les ambiances des années 80’s, il fallait conserver le côté vintage, en plus d’y apporter la puissance actuelle. Et c’est chose faite.
C’est effectivement dans des atmosphères de la fin des années 80’s et du tout début des années 90’s que la musique de OUTBURST se situe. Déjà parce que les riffs et les rythmiques thrash ont cette particularité de rappeler sans difficulté le cultissime « Forbidden Evil « des ricains de Forbidden, mais aussi la capacité de présenter la rage de Dark Angel à l’époque de « Leave Scars » et « Time does not heal », avec un petit côté en plusieurs endroits du groove de la bande à Warrel Dane et Jeff Loomis dans Nevermore.
D’ailleurs si musicalement OUTBURST prend de Forbidden/Dark Angel, vocalement la tessiture de Henri, maîtrise bien le mix entre Ron Rinehart et Warrel Dane, ce qui ajoute une plus value sans contexte chez OUTBURST.
La musique des rhodaniens est frappée par la grâce , parce que ce thrash qui ne tombe pas dans le revival crossover rigolo des copains, ni du clône dynamique de tous les groupes californiens des 80’s, permet à OUTBURST de proposer quelque chose de terriblement addictif. On n’est pas dans la violence thrash, mais dans un groove agressif, et ça fait tout la différence sur ces quatre titres qu’il en est presque dommage de n’avoir que quinze minutes, tant l’énergie qui sort de ce « Hellfire » ( nom du groupe avant OUTBURST, si c’est pas de l’hommage et de la nostalgie ça) est éclatante.
On retrouve les codes typiques du thrash sur les backing vocals qui beuglent comme des dératés, et qui viennent appuyer certains passages, pour mieux accompagner les guitares. Mais c’est le côté effréné sans être ultra rapide qui donne à OUTBURST cette sensation de puissance, « Hatred » est une folie pure de rage où les solos démontent et donnent envie de partir en file indienne avec la main en guise de crête iroquoise ; tandis que « Hellfire » est agressive, mais plus posée et contient nettement plus de profondeur qui ici rappelle les atmosphères glauques et avant gardistes de Nevermore.
Ça enchaîne sévèrement pour enfiler les perles dans l’anus d’un bas du front, « Electronic Waves » prend la dinguerie agressive avec là, encore une fois un solo magistral au son atypique, entouré d’une ambiance germanique telle que pouvait avoir Tankard sur un album comme « Chemical Invasion ». C’est sans doute la force de OUTBURST d’avoir conservé les envies de ses amours de jeunesse pour mieux les faire ressortir aujourd’hui avec la maturité nécessaire pour écrire des titres solides et vigoureusement violents, soutenus par un vocaliste excellent.
Ce « Hellfire « est speed et posé à la fois, mature et fou en même temps, comment ce groupe n’a-t-il pas fait parler de lui plus que ça, parce que ce minicd est d’une très grande qualité et offre à OUTBURST un billet de statut culte dès le départ.
Avec un titre aussi brûlant que la pochette signée Fabrice Billard, « Hellfire » est époustouflant pour tous les amoureux du thrash. Et c’est un réel plaisir de découvrir OUTBURST dans ces conditions omptimales.
Rien à jeter.
06/12/2023
Arch Gros Barbare