SPLICE - Cryosiria's Echoes -


29 novembre 2023

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GROUPE: SPLICE

TITRE ALBUM: Crypsoria’s Echoes

LABEL: Autoproduction

DATE DE SORTIE: 2023

Ce qu’il y a de bien ces derniers temps, c’est que la scène grouille de milliers de formations qui s’autoproduisent et ça fourmille de partout à en perdre la raison. Au final on se retrouve à fouiner comme dans les années 80’s avec le tape trading ou encore à regarder une pochette et tenter l’aventure chez le disquaire. Il faut alors faire les bons choix pour suivre les groupes underground qui ont une âme et qui se placent au dessus du lot, juste au bord du chapeau à Lapins. Et en matière de lapins SPLICE s’y connaît très bien.

Les ex-Syphilis pour ceux qui ont suivi les péripéties de cette formation depuis 2009, reviennent avec une nouvelle production. Dix ans après « Mythological deviance » qui n’était sorti qu’en digital alors que pourtant « Ride the sickness » avait eu les honneurs du format physique (en fait une sortie sur deux pour SYPHILIS/SPLICE), les voici de retour avec un minicd cinq titres. Et quel chef d’oeuvre magistral !

Alors bien évidemment le couple infernal Med et Ely n’avait pas rien foutu non plus puisqu’ils avaient joué de la gachette en compagnie d’autres comparses avec le terrible OGARAYA qui nous a pondu l’intersidérale inclination du divin en 2019, suite à l’album. Mais la réunion avec Seb, Fab et Fuch , tandis que dix années se sont écoulées, ne pouvait être qu’explosive.

Bref, le retour de SPLICE n’a rien à voir avec le film du même nom (quoique), mais c’est bel et bien une surprise tout aussi merveilleuse que le mélange de couleurs que Med et Ely aiment à fusionner dans beaucoup de leurs visuels depuis quelques années.

Voici donc un mini cd, cinq titres qui, aussi puissant que le mini cd d’OGARAYA (si ce n’est plus), arrive à vous époustoufler et vous sortir de votre torpeur avec une musique Death metal brutale à la base, technique sur ses contours et viscéralement orchestrale dans son essence.


En effet si l’on a l’impression que SPLICE fait du death brutal aussi simple que la nouvelle mouture de leur logo, leur musique ne l’est pourtant absolument pas et pou
rtant sa limpidité ne fait pas l’ombre d’un doute.

Les 21 minutes de « Crypsoria’s echoes » s’avalent indéfiniment, on retourne au début à chaque fois que la dernière piste est terminée, et si le son du Vamacara avec qui ils ont l’habitude de travailler, met encore en valeur les guitares et la batterie pour les faire briller comme le plus gros diamant monté sur la plus grosse bague dans la vitrine de la bijouterie la plus chère, on se rend compte que les compositions sont d’une intensité remarquable et que toute la brutalité est constamment atténuée grâce à cette habile manière d’« orchestraliser » le tout avec des chœurs, du piano, des claviers de dingues et des atmosphères d’épouvante tout autant qu’épiques.

SPLICE signe ici avec « Crypsoria’s echoes » une espèce d’abomination sublime, comme l’était d’ailleurs « Splice » dans ce fameux film. On a la sensation d’écouter un groupe de brutal death qui s’est aliéné avec de la musique classique, et pas n’importe laquelle car SPLICE s’est « Mozartisé » totalement. On y retrouve cette légèreté qu’avait Amadeus mais également sa rapidité. Et en véritables enfants prodiges, SPLICE proposent des chansons tellement progressives qu’elles racontent une histoire et vous enveloppent grâce à des guitares intenses, une batterie ultra rapide tandis que les orchestrations et les chœurs virevoltent autour de vous en même temps que la voix gutturale de Fuch vous ramène sur le champ de mort du Death metal.

Chaque titre est une féérie de sang, chaque morceau est « l’histoire sans fin » qui baigne dans l’horreur, SPLICE construit ses titres pour les faire danser autour de vous et finalement, on n’a même plus la sensation qu’il s’agisse de brutal death extrême, parce que les harmonies de guitares et cette vitesse effrénée jalonnée de mélodies théâtrales, offrent à la musique de SPLICE un goût si singulier que personne dans l’hexagone n’arrive à copier. Les envolées se suivent, et la tourmente ensorcelée devant vous défile dans un bal de monstruosités dignes des contes les plus épouvantables.

Happé par ce vortex de notes infernales, et de mélodies incroyables, on reste béat devant la manière d’écrire et de composer de SPLICE qui jusqu’à la terrifiante et jouissive « Guardians of the bones chapel », vous tiendra en haleine sans laisser aucun répit. Il n’en est point besoin vu que les chansons elles-mêmes respirent, sont vivantes et en mouvement.


Même ceux qui n’aiment pas le metal extrême, aimeront « Crypsoria’s Echoes », c’est une certitude...


29/11/2023

Arch Gros Barbare