TYRMFAR - Dialectic of Ego and the Unconscious -


26 juillet 2024

TYRMFAR.jpg (133 KB)

Groupe : TYRMFAR

Titre : Dialectic of ego and the unconscious

Label : MTAF Records

Année : 2022

Pas la première fois qu’une découverte se fait à partir d’un dernier album et qu’on remonte le temps pour repartir jusqu’au premier. Mais il y a tellement de groupes aujourd’hui, avec plus de musiciens que de gens pour les écouter, surtout quand ils jouent dans pléthore de formations chacun. Bref, ce coup-ci, coup de projecteur sur les suisses de TYRMFAR qui ont sorti ce troisième album , voici déjà deux ans. Mais nous savons tous que la musique est éternelle, et surtout dans ce style là, où rien n’est éphémère.
Petit retour en arrière :

2017 en passant le Ep, sortie du premier album déjà chez Mtaf Records. Très bon blackened death mélo, avec de véritables voix gutturales et des rythmiques épiques telles que Amon Amarth en 1996 sur « Sorrow throughout the nine worlds », leur chef d’oeuvre, avec une touche proche du Edge Of Sanity de « Purgatory Afterglow » , des ambiances blackened dans la veine de A Canorous Quintet, toujours en 1996 avec « Silence of the world Beyond » et cette mélodie plus présente mais rugueuse qu’on retrouve sur les tous premiers albums de Mors Principium Est.

2019 sortie du deuxième album : « Renewal through purification », plus sombre, plus noir, plus lent, plus terrifiant. Peut-être plus death finalement, avec moins de mélodies, mais des accélérations en relief, où le gras des guitares prend le pas sur la mélodie. Du coup, album mature, puissant, rapide autant que violent.

2022 sortie de ce troisième album « 
Dialectic of ego and the unconscious”, c’est là que TYRMFAR comme tout bon groupe, évolue, synthétise ses deux premiers albums, et en extirpe le meilleur pour écrire un chef d’oeuvre de mélodie, de rapidité, de death mélo, de black death mélo.

Ce genre d’album n’existe quasiment plus de nos jours, entre les écoutes de blasés, et les écoutes de jeunes jouvenceaux, peu de personne y trouve réellement du plaisir, en se laissant envahir par l’inspiration d’années révolues, tout en continuant de composer dans ce monde en ruines.

Mais TYRMFAR le fait et le fait même très bien.

John Queved
o Jaussens illustrateur vénuzuélien signe ici une magnifique oeuvre qui se marie à merveille avec le logo de TYRMFAR qui se cherche un peu depuis trois albums et qui semble avoir trouvé sa phase finale. Cette couleur de bleu rappelle, le cul en moins, les couleurs de la pochette de l’album de Cyprine, pour ceux qui connaissent.

Tandis qu’ici TYRMFAR sort son meilleur album, sa meilleure illustration, sa meilleure production, on se rend rapidement compte que ce groupe sait véritablement écrire des tubes et depuis un moment, puisque les morceaux au nombre de dix , présents sur cet album, ont été écrits entre 2019 et 2020, soit tout de suite après la sortie du deuxième album et bien avant 2022.

Voici donc quarante et une minutes magnifiques, où les frontières entre le blackened death, le death melo, le black mélo, sont extrêmement fragiles, parce que le groupe oscille de l’une à l’autre avec le savoir faire d’un orfèvre.
Et alors qu’on les sent vraiment violents comme sur le dernier titre “The altar of the damned”, ils arrivent à imposer une espèce de mélancolie à la Mors Principium Est en fin de titre réellement prenante.

Mais ce nest rien du tout comparé à toutes les surprises à découvrir sur cet album.

Le groupe en avait déjà placé sur l’album précédent, mais cette fois-ci en introduction avec “Cursed ascent”, on se fait aspirer par cet instrumental aux claviers qui prend de l’amplitude et de la hauteur très rapidement pour annoncer la puissance de l’album et sa pertinence sans faille.

Rien que ces deux minutes vous agrippent et vous emmènent vers les profondeurs sans que vous vous en aperceviez.

Et de manière si intelligente “Supreme Justice “commence comme si elle était la fin de l’instrumentale, mélodies noires, rythmiques posées et lead guitare qui se démarque tellement , ce premier titre s’impose et impose l’album comme un indispensable, comme une future référence underground.

On sent une envie de confirmer ce qui a déjà été écrit par le groupe, mais avec un désir ardent de bien noircir le tableau, le rendre plus proche du blackened death melo. C’est le cas de “Of Ice and blood” qui se rapproche plus des premiers Stortregn et du troisième Dissection ou bien même les Thulcandra.

Mais là ou TYRMFAR évolue, c’est qu’ils insèrent nettement plus de passages mélodiques que le précédent, avec les ténèbres en bonus qu’on apprécie de manière ultime sur “Where the sun never shines”, véritable hymne à la mort.

Alors que tout s’enchaîne et que l’on va de joie en orgasme musical, TYRMFAR accélère sur “Inner Destruction” et on retrouve cette rage qui caractérise ce genre de groupe à la Stortregn. TYRMFAR maîtrise totalement son album, jusqu’à s’approcher de nouveau vers la perfection avec “A refuge for my poisoned soul” qui offre un panel de tout ce qui a été écrit dans des conditions parfaites, bien que l’on y retrouve cette touche à la Mors Principum Est.

Alors on reprochera peut-être le manque de personnalité, parce que TYRMFAR puise dans plein de scènes, mais seules les mauvaises langues feront cela, parce que cet album est authentique.

Et c’est bien souvent la Finlande qui est source d’inspiration pour TYRMFAR sur cet album, vu que le son y tend et que des titres tels que “Dying in the depths” ou encore “The Storm” vont chercher dans les entrailles des deux premiers Insomnium, avec des mélodies très sirupeuses, c’est indéniable.

TYRMFAR prouve qu’il est un groupe inspiré, un groupe qui a le sens de la mélodie mais aussi de la vitesse et de l’agressivité, et ce troisième album est certainement leur meilleur album, bien que les deux premiers étaient déjà très appréciables.

26/07/2024

Arch Gros Barbare