
29 avril 2025
Groupe : RED DEAD
Titre : Paths across the graves
Label : Great Dane Records
Année : 2025
En marge de toute « metal-fashion », les français de RED DEAD poursuivent leur chemin, de la manière la plus underground possible, et sans en faire des caisses ils arrivent aujourd’hui après environ treize années d’existence à expulser de leurs tripes leur troisième album.
Du death metal putride et basique, parce qu’il est protocolaire et aussi scolaire. Mais on apprécie l’écriture de morceaux tels que « Corpse Riders », parce que l’on sait que dans toute cette confusion internationale, il reste pas mal de groupes qui ne veulent pas la gloire, mais au contraire juste faire de la musique sombre au goût de moisissure qui reste entre les chicots.
RED DEAD est de cette trempe, ça fait un moment qu’ils évoluent et que leur death metal prend de la profondeur. Voici donc cinq ans après « Forest of chaos », un troisième album qui montre à la face du monde que RED DEAD sait écrire de bons albums. On sent que le groupe poursuit sa route, parce que encore une fois l’artwork est réalisé par Jose Antonio Vives, qui devient une espèce de signature visuelle pour le groupe et rend l’ensemble relativement noble au final.
Ce nouvel album vient mettre une pierre de plus à l’édifice death metal que ces mecs du Sud Ouest se sont forgés. Et après cette nouvelle intro qui n’est pas sans rappeler celles de Sepultura sur « Arise », on découvre un nouvel album plein d’énergie sur le premier véritable titre « Toward the torture », avec des rythmiques death très anglaises, car c’est bien du vieux death des 90’s que propose RED DEAD encore une fois, et si le son du Morrisound n’est pas celui du Conatus, on retrouve sur cet album quelques similitudes avec la scène anglaise de l’époque, comme Cancer entre « to the gory end » et « Death shall rise », ainsi que Benediction de la première époque. Et soyez certains qu’après ce premier morceau, vous allez prendre une petite branlée. Parce qu’en plus de balancer des patates de bouchers, RED DEAD maîtrise aujourd’hui l’ambiance totalement putride, en alternant sa vitesse sur les morceaux.
Si la simple découverte de l’album en le survolant rapidement, peut induire en erreur à y découvrir un groupe français sans saveur, c’est bel et bien en pénétrant dans celui-ci qu’on y découvre toute sa richesse. RED DEAD joue aisément sur les subtilités , et sans doute que le remaniement de formation a pu aider à l’amélioration de la brutalité de RED DEAD. Une brutalité que l’on prend véritablement en pleine face sur « Corpse Riders » , où le groupe prend de l’intensité pour montrer qu’il ne stagne pas , et une morbidité exacerbée par des guitares inspirées par l’âge d’or du death metal que l’on souligne parfaitement bien sur des titres tels que « Skull catacombs » ou la débroussailleuse « Manhunt » dont la rythmique découpe sévèrement tout ce qui dépasse.
Fidèle à tout ce qu’à écrit la bande à Roolet depuis leurs débuts, RED DEAD ne renie pas non plus son amour pour les ambiances glauques, vu qu’on a pu s’en apercevoir sur leur intro « The burden continues » qui annonce parfaitement la suite de leur histoire. C’est donc sur « Land of wandering souls », que l’aire de repos vient se poser en plein album, en offrant à vos oreilles chastes un combo parfait avec le début du titre « From beyond the grave ». Ce titre qui d’ailleurs dénote pas mal du reste de l’album, un peu comme si RED DEAD avait eu envie d’offrir une image à sa musique, puisque ce titre est écrit totalement différemment. On a la sensation qu’il est plus destiné à être une bande son cinématographique pour film d’horreur, même si le death metal est toujours omniprésent. Ce morceau raconte véritablement quelque chose et vous offre l’opportunité d’y mettre une dimension visuelle. Certainement un des titres phares de l’album avec « Toward the torture » (qui n'est pas vraiment nouveau, puisque le groupe le jouait en concert il y a dix ans, pour ceux qui se rappellent des Runes).
« Paths across the graves » est un bon album de death qui termine sur « Pathetic side of humanity », une chanson rugueuse aux accroches saccadées, mais qui tourne d’une manière malsaine en boucle, avec un lead très bien amené pour mettre un point final à l’album et ainsi l’offrir au monde. Chaque album de RED DEAD est une offrande au death metal, voici leur nouveau cadavre, à vous de le dépecer.
Arch Gros Barbare
29/04/2025