
25 juillet 2024
Groupe : VAYRON
Titre : Dead Fish Man
Label : Cabale Prod
Année : 2024
La dure difficulté aujourd’hui c’est de savoir écrire de la bonne musique, au-delà de savoir jouer des instruments convenablement. Et lorsque l’authenticité et la simplicité sont de la partie, ça donne forcément un résultat plus qu’intéressant. Mais « intéressant », comme le disait le père dans Captain Fantastic, on ne peut se contenter uniquement de cela et donc allons voir ce qu’il y a dedans.
VAYRON groupe de death metal traditionnel, putride et morbide à souhait est le digne successeur de SILURE qui avait fait parler de lui avec une seule démo. Une démo d’ailleurs, qui bien que sortie en cd avait été mise en valeur par Nihilistic Holocaust sur un split cassette, tout comme la démo de VAYRON sortie également en cassette...Mais toute digression faite, VAYRON a donc pris son envol, avec une première démo extrêmement bien accueillie, pour ensuite sortir ce premier album.
Un premier album de death metal pur, avec juste ce qu’il faut en brutalité, et juste ce qu’il faut en morbidité. Et la morbidité est immédiatement le facteur prédominant de VAYRON, parce que sur les douze titres de l’album ( huit en réalité, car les quatre derniers, sont ceux de la démo, pour les insatiables qui n’avaient pas pu la choper ), on se retrouve dans le couloir sombre, avec l’eau qui suinte des murs et le bruit sous nos pas, sans compter cette odeur de moisissure qui vous transperce les narines.
D’abord cette pochette de T six Illustration montre immédiatement que VAYRON n’a aucune envie de vivre avec son temps, car loin des couleurs des bons vivants et loin des sunlights des tropiques, les périgourdins proposent quelque chose de sombre, de noir et de terriblement massif. Le death metal de VAYRON puise dans ce qu’il y a de plus puissant chez Morbid Angel ou encore Immolation, ce qui se ressent sur la plupart des titres comme « Certificate » où l’on sent cette rythmique imposant et écrasante qui vient rapidement poser le groupe sur le haut de la montagne. Et plus on s’enfonce dans les ténèbres, plus ce premier album nous entraîne dans les profondeurs, avec « Small », qui si elle est petite par le titre, demeure très grande par sa puissance. Tintin qui s’attelle en grande partie à écrire des titres à mi-chemin entre le old school et un death metal légèrement moins racé, offre à VAYRON ses lettres de noblesse, tandis que la voix de Pepone sur un titre comme « Small » frise la gémellité avec John Gallagher. Mais ce n’est rien comparé à « Conditioned », qui reste un morceau phare de l’album où les vocaux vomissent les entrailles de l’enfer tandis que le death metal brûle de ses flammes les plus incandescentes.
Même s’il n’y a pas de solo à proprement parlé, comme l’on aurait pu s’y attendre, cela ne fait souffrir en rien la musique de VAYRON, parce que la facette putride et massive, est tellement rugueuse que les atmosphères plus étranges et plus aériennes sur des titres comme « Conditioned » ou encore la terrible « Humans » (et sa basse de dingue), font que VAYRON se suffit à lui même et entraîne fatalement dans sa chute les âmes déchues de bon nombre d’entre vous.
Death metal à l’ancienne, violence, brutalité pertinente, des ambiances longues et torturées comme sur « Humans », font de cet album quelque chose de véritablement bon pour un premier album, et on se rend compte que les anciens du Périgord, savent écrire du très bon death metal et savent également le jouer. Ceci attendu que de ces anciens membres de SILURE, il y a également des membres de AODON, il n’y a pas besoin d’une thèse pour se rendre compte que chez VAYRON, c’est comme dans le cochon, tout est bon.
Toutes ces ambiances et atmosphères que l’on découvre sur «Conditioned » et sur la plupart des morceaux tels que « Rotting » ou « Fisher », montrent que VAYRON, va à l’essentiel, et ne s’encombre pas de fioritures inutiles. La voix de Pepone prend de l’altitude sur « Rotting » et les guitares prennent un aspect plus stellaire. L’album est court, les titres des chansons sont courts, les chansons sont courtes, VAYRON sait taper où ça fait mal, et ce premier album , agrémenté de la démo est une ode actuelle au death metal de nos aïeux (c’est pour les plus jeunes qui pensent qu’à 45 ans t’es arrière grand-père) .
Ce premier album est une réussite totale, et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, en plus de l’avoir en version cristal vous pouvez le choper en édition limitée.
Groupe à suivre ? Evidemment
Groupe à voir en concert ? Assurément.
25/07/2024
Arch Gros Barbare