02 décembre 2025
GROUPE: EXHUMAN
TITRE ALBUM: Fear of oneself
LABEL: Great Dane Records
DATE DE SORTIE: 2025
Un peu à la manière de Metal Exhumator avec les groupes français notamment Yortsed pour ne citer qu’eux, Great Dane Records fait de même avec les groupes italiens, à savoir exhumer quelques albums sortis un bon nombre d’années en arrière et leur redonner vie de la plus belle des manières. C’est le cas pour EXHUMAN, et l’on constate que de l’exhumation il y a aussi le nom.
En effet EXHUMAN avait officiellement ou probablement splitté peu de temps après la sortie de leur second album « Fear of oneself » autour du début des années 2010, et le groupe n’avait guère pu survivre qu’une petite dizaine d’années au total avec un Ep, et deux albums à la clés.
Et si Great Dane Records s’y intéresse aujourd’hui c’est que quelque part, la nécessité de faire traverser les frontières, en prenant les oligo éléments au passage , ainsi que les sarments de bonnes vignes siciliennes, se faisait sentir pour ne pas laisser mourir un album de death metal underground.
Parce que le death metal est le pavillon levé pour EXHUMAN, vieux logo, vieille pochette légèrement modifiée pour cette réédition, voici les ingrédients nécessaires pour sortir de la tombe le second album des italiens avec malgré tout la nécessité de remasteriser le tout.
On sent bien la production très underground malgré une remasterisation qui a certainement du mettre un peu plus haut les fader et bouger de gauche à droite tous les potards possibles.
Exhuman possède quelque chose, un quelque chose qui aurait mérité un réenregistrement plutôt qu’une simple remasterisation, mais c’est certainement pour conserver cette poussière d’époque et avoir encore ainsi ce goût de nostalgie sous la langue.
Voici donc un album plutôt court vu qu’il ne fait que trente et une minutes, en fait un peu plus, car pour le coup, ont été ajoutées à l’édition d’origine, une intro d’une minute et une outro de presque quatre minutes qui fait plus office d’instrumentale de fin avec une portée très cinématographique.
Exhuman est donc exhumé. Cet album n’est pas forcément accessible d’accès de prime abord, car il faut aller le chercher et si les ambiances sont plutôt psychotiques dans l’esprit, leur technique est quant à elle plutôt étoffée. Alors concernant les membres du groupe, pas besoin d’aller chercher très loin puisque le guitariste n’est autre que Giuseppe « Buzz » Nicolo qui a écrit l’album de Soulreapers sorti également chez Great Dane records.
EXHUMAN fait donc partie de l’underground italien et plus précisément sicilien, ils ont vécu et ont participé à l’histoire underground tout comme bon nombre de groupes français de notre scène dont tout le monde parle, mais dont les jeunes ne peuvent plus rien écouter puisqu’ils n’existent plus, des groupes comme Asa Foetida pour les plus vieux d’entre vous.
Les titres de cet album rappellent, même si musicalement ce n’est pas similaire, mais en tous les cas en surface rappellent les atmosphères présentes sur le death/thrash de No Return à l’époque de « Psychological Torment »
Le premier morceau « Pierce the ground » n’est pas vraiment flatteur, parce que le riff est basique et pas forcément accrocheur, pourtant en y entrant dedans on sent que la syncope présente sur la deuxième partie du morceau fait son effet. Exhuman s’apprécie mieux une fois les titres bien lancés .
Et c’est avec une certaine sophistication musicale qu’ EXHUMAN aime à torturer ses morceaux de passages psychotiques à l’image de la grisaille de leur pochette, le death/thrash se développe nettement plus dans sa technique sur « The night falls down » qui prend du riff beaucoup plus chaud, même s’il reste assez névrosé. La sortie d’un tel album aurait mérité de vivre dans les années 90’s, parce que la technique est là et ce côté roots des bas fonds respire l’envie de ne pas proposer quelque chose de passe partout et surtout pas commercial. On le sent sur l’énergie et la dynamique de « War warm worms » qui ne possède aucune fioriture et se met à nu avec toute sa rage sur des rythmiques vraiment très rugueuses.
« Fear of oneself » reste un album authentique qui fait honneur à toute une époque, et pourvu qu’on ait vécu celle-ci ou que l’on s’intéresse à cette histoire et à celle de la musique, ce genre d’album en fait partie.
Arch Gros Barbare
02/12/2025
