GLAUKOM SYNOD -Ectoplasmic revelations-


15 janvier 2020

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Groupe : GLAUKOM SYNOD
Titre : Ectoplasmic revelations
Label : Visceral circuitry
Année : 2020

Voici déjà quinze ans que GLAUKOM SYNOD délivre sa musique décousue, robotique, et martelante d’electro-indus. Un projet singulier dont les initiales sont les mêmes que celles du plus vieux boss distributeur/label/interviewer/chroniqueur de la scène extrême underground et internationale, issue de ce monde nihiliste qui a pourtant survécu à l’holocauste.

Hasard ? On ne croit pas.

Ceci dit, depuis 2010 et le pertinent “The unspeakable horror”, GLAUKOM SYNOD n’avait offert que ses remixes macabres. Alors 2020 annonce le retour de The elephant man de la musique industrielle française, le Hannibal Lecter de la platine électronique extrême où, comme les habitués du réchauffement climatique se cassent une jambe dès le premier flocon qui tombe, le cerveau, loin de ce qui se faisait dans le genre dans les années 90’s, aura du mal à comprendre et concevoir aujourd’hui une telle construction musicale. Si l’hérésie paraîtra la seule réponse à certains, alors il faudra bien remonter le temps pour se rendre compte que GLAUKOM SYNOD, fait partie d’une génération old school dans le style qui huile sa machine depuis des années pour perpétuer des sonorités aujourd’hui presque disparues.

GLAUKOM SYNOD poursuit la construction de cette machine electro indus qu’avaient commencé à mettre en mouvement des groupes tels que Front Line Assembly et Skinny Puppy (pour leur côté très extrême sur « Mind-The perpetual intercourse »).

Et si « The unspeakable horror », était plus ténébreux dans sa construction, on sent que ce nouvel album n’a plus envie de donner l’impression de la marche de l’empire sous acide. Au contraire GLAUKOM SYNOD, a amenuisé la lourdeur pour envoyer des coupures plus incisives, des mixes plus aiguisés avec un retour à de l’electro plus intense plus « éjac faciale » sans politesse, ce qui se constate largement sur « Demembrablia (voyage, blood and remembrance) » digne d’un lavage de cerveau aux fins de massacre en masse.

Mais dire que GLAUKOM SYNOD est uniquement electro-indus serait se fourvoyer, car comme sur « The taurus : cosmic tribulations », on retrouve le côté extrême death metal dont se targue son géniteur pour décrire son œuvre, car en effet les petits passages vocaux gutturaux rappellent bel et bien le death metal, même si sur ce titre les samples parlés rappellent aussi encore une fois certaines ambiances des Joyaux de la princesse.

Rien n’est jamais éternel, sauf l’éternité peut-être, du coup dans ces, environ vingt-cinq minutes, vous aurez la satisfaction d’entendre résonner sans raison des litanies industrielles à la manière des tous premiers Wumpscut époque « Defcon », où GLAUKOM SYNOD repart dans son univers plus dark, plus indus presque goth avec le morceau « Clouds of glaukomation ».

Et parce que le grind fait partie de la composition et de la morphologie de GLAUKOM SYNOD, vous aurez le plaisir d’écouter un remix des excellents grinders de Insane Order, ce qui rend la machine encore plus agressive.

Alors tantôt intouchable et surprenant de complexité, tantôt plus répétitif dans sa notion progressive de l’electro-indus avec des titres tels que « womb prosthesis/ teethgrinded in eternity » où de nouveau les références death/grind reviennent bien comme un coup de trique sur la nuque, GLAUKOM SYNOD vous déstabilise comme il l’a toujours fait depuis qu’il est né.

Mais la cerise sur le gâteau de ce nouveau bug musical, c’est tout simplement la tension palpable et l’énervement ressenti sur «  visions of a necrophile (the tangerine rest) » et ce bourdonnement créatif.

GLAUKOM SYNOD a su varier ses compositions après les trois premiers titres, ce qui rend ce nouvel album plus digeste. Bien entendu les oreilles chastes et calibrées pour les chemins jalonnés n’auront qu’à porter leur croix comme Simon de Cyrène et écouter des refrains/couplet/refrain qui les rassurera dans le train-train quotidien.

La version cd contenant en bonus les sept morceaux, de « Vampires and gorgeous throats », on ne va pas s’étendre dessus.

Arch Gros Barbare

15/01/2020