GOREBRINGER - Condemned To Suffer -


12 décembre 2024

GOREBRINGER COVER.jpg (132 KB)

Groupe : GOREBRINGER

Titre : Condemned to suffer

Label : Great Dane Records

Année : 2024


Condamnés à souffrir, ne nous mentons pas, c’est ce qu’on se dit régulièrement depuis le début de nos pensées dont on a encore le souvenir. Mais c’est aussi le titre du nouvel album de GOREBRINGER.

Les anglais, enfin ce duo d’anglais, avaient déjà sorti un très bon second album en 2022, également chez Great Dane Records. Et deux ans plus tard, les voici déjà de retour pour présenter une suite à « Terrified Beyond Measure ». Déjà la barre était montée relativement haute avec l’album précédent, mais on sent qu’en cinq ans, depuis «  A craving for flesh », GOREBRINGER peaufine à chaque étape son black/death mélodique et devient réellement un groupe de haute voltige dans le style, rappelant avec brio que la musique des années 90’s est de celle qui restera dans l’âme des puristes.
GOREBRINGER, c’est au milieu de toute cette vitesse mélodique, un soupçon de violence toujours musicale avec cette âme très nordique, très scandinave, parce que finalement, si le groupe y trouve sa propre identité, on pourrait associer les mélodies rapides et techniques de Mors Principium Est avec celles plutôt sombres, mais tout autant mélodique de Dark Funeral, et on aurait une espèce d’entre deux mondes réellement poétique où la musicalité prend toute sa place dans la vitesse et la violence de leur propos.

GOREBRINGER avec ce nouvel album, vous met à l’aise immédiatement, parce qu’une telle intensité dans un black/death melo devient rare aujourd’hui chez les nouveaux groupes, et on retrouve dès le premier titre « Under the full moon’s pale light », la mélodie du death de Göteborg, et notamment In Flames des « Whoracle » et « Colony » avec la noirceur qu’avaient Ablaze My Sorrow ou A Canorous Quintet, en tous les cas , une bonne majorité des productions de No Fashion/House of kicks dans les années 90’s.

Et si « Terrified Beyond Measure » avait déjà annoncé un statut de groupe à valeur sûre pour GOREBRINGER, ce troisième album signe immédiatement celui de machine de guerre dans le style. Les titres s’enfilent, s’enchaînent d’une manière limpide, sans jamais ralentir et dans leur course effrénée, continuellement se pose un lead guitare extrême mais très présent ; c’est bel et bien la vitesse et l’intensité qui sont les maîtres mots de ce nouvel album, même si par endroits, notamment sur « Infernal Symphony », le groupe se plaît à y injecter quelques idées proches de la musique classique et de sa noblesse.
Pourtant c’est juste après, que « Ants » fait son travail d’ouvrière, car presque la plus courte de l’album, et aussi parce que c’est celle qui a été jetée en pâture sur la toile. Ce morceau est d’une puissance irréelle, très ténébreuse, elle représente bien le côté black plus que death que possède GOREBRINGER dans sa véritable essence. On sent assez facilement la volonté de brûler les ailes de ceux qui s’approchent, tout en conservant cette mélodie qui leur est propre et qui leur donne une singularité vraiment grisante.Ce que l’on retrouve également sur « Lady Midday ».

GOREBRINGER aime se balader entre ces deux mondes, à nous offrir ce melodeath ou ce blackened/death melo sans jamais s’arrêter sur une seule zone pour y camper comme un zadiste.

Ceci offre donc un album somptueux d’une longueur parfaite de quarante et une minute.
Même la couverture signée Gragoth (à s’en beurrer la tartine) , nous rappelle à notre bon souvenir celles de Mythotyn avec « King of the distant forest », sorti en 1998 chez Invasion Records.

Rien n’est à jeter sur ce nouvel album, on pourrait lui reprocher juste un tout petit manque de bouffée d’air avec un titre plus éthéré en son centre qui aurait été le bienvenu, mais comme l’album ne dure que quarante minutes, il n’en souffre pas vraiment au final.

Du riff, de la mélodie, de la violence et de l’agressivité voici les ingrédients qui font de cet album quelque chose de sincèrement enivrant, on retrouve l’envie d’écrire quelque chose d’authentique avant de chercher à plaire à tout prix à un public qui de toutes façons passera à autre chose en moins d’une semaine. Non GOREBRINGER s’attelle à écrire de la musique de qualité, de celle qui perdure dans le temps et qu’on a envie d’écouter à de nombreuses reprises sans avoir le besoin de passer à autre chose par lassitude contemporaine.

Voici un troisième album encore meilleur que le précédent, et à y écouter les rythmiques de débroussailleur sur le dernier morceau « Embodiment of agression », vous vous rendrez compte que GOREBRINGER malgré les apparences ne fait pas vraiment dans la dentelle, et si tel est le cas, elle baigne dans le sang. Ça tombe bien c’est Noël, offrez-vous un cadeau.

Arch Gros Barbare

12/12/2024