MISANTHROPE - Live Immortal Wars In Eden -


13 décembre 2024

MISANTHROPE LIVE COVER.jpg (237 KB)

Groupe : MISANTHROPE

Titre : Live Immortal Wars in Eden

Label : Holy Records

Année : 2024

Les concerts, les live, le format physique... Rares sont les concerts qui ont été bien captés dans l’histoire de la musique extrême, et bien qu’il y en ait des centaines, (bien sûr en enlevant les bootlegs parfois sans intérêt, mais bons pour la collectionnite) , les meilleurs ne sont vraiment pas légion. Et par bien captés, on parle de la prise de son, et de l’image et de sa couleur (quand ils sont aussi filmés), de l’atmosphère chaleureuse et généreuse, de la setlist évidemment, une espèce de combinaison et d’alignement de planètes qui fait qu’on aurait du être là.

On citera sans conteste parmi quelques autres, le « Decade of agression » de Slayer , évidemment « Where death is most alive », ce live à Milan de Dark Tranquillity, mais aussi le coeur qui balance entre « Live after death » et le « Live in Rio » d’Iron Maiden, ou aussi le « Live Shit Binge & Purge » des four horsemen où San Diego 1992, Seattle 1989 et Mexico 1993 bottaient des culs comme jamais. Bien sûr qu’il y a quelques live de groupes extrêmes, mais des live d’anthologie ils sont peu nombreux. Vraiment peu nombreux…

Et parfois , au gré des années, certains groupes sortent un diamant, un joyau inoubliable, quelque chose d’inattendu qui invite au voyage, parce qu’après environ trente-six ans, personne n’attendait ce live, et encore moins un tel chef-d’oeuvre.
Oui, c’est un peu dans l’air du temps de jouer un album en entier , parce que ça se démocratise dans le metal extrême, moins extrême et même pop, parce que c’est un exercice finalement intéressant puisque nous avons la culture de l’album, nous (anciens) chevelus bien intentionnés et non du single. Alors MISANTHROPE ce groupe français si atypique, si incroyable, si hors du temps et hors de la scène elle-même, nous fait un cadeau , celui d’un album live aux couleurs immortelles où les guerres à l’Est d’Eden , apportent finalement quelque chose de nouveau.

Le bleu immortel est bien sûr mis à l’honneur quand plus de trente ans sont mis en page sur une photographie mémorable qui rappelle une carrière bien remplie.
Rien n’a été laissé au hasard, car lorsque le texte d’introduction donne libre cours à notre imagination pour se permettre de penser que nous sommes bel et bien présents sur ces dates, et que l’ambiance présente sur tous les morceaux nous donnent envie de sourire autant que ceux qui étaient présents, on se rend compte que ces empereurs du néant sont venus estropier notre liberté pour livrer leurs lamentations diaboliques.

Ce double album se compose en grande partie évidemment de l’intégralité du cinquième album de MISANTHROPE : « Immortel » , un des meilleurs albums du groupe, où l’on peut découvrir les titres sur cinq dates époustouflantes enregistrées au Furios Fest à St Flour, au Petit-Bain à Paris, au Mennecy Metal Fest à Mennecy, à Michelet à Nantes et enfin aux 4Ecluses à Dunkerque.
Et lorsqu’un groupe est enregistré, il fait toujours montre d’une générosité sans faille, ce qui s’en ressent sur l’intégralité des morceaux où SAS de L’Argilière est un portail ouvert à la communication avec un public furieux et abandonné à la cause totale, tels de véritables chouans. Des morceaux au son cristallin, issus d’un travail phénoménal de mixage et de mastering par Fréderic Gervais , permettent de bien faire ressortir les moindres notes des moindres instruments, pour offrir quelque chose d’unique, ce que l’on entend bien sur le titre « Le lanceur d’âmes » et la basse de Jean-jacques Moréac.

Le résultat est là, MISANTHROPE vous emmène avec son meilleur album, sur des champs de batailles épiques où même « Au baiser de Vermeil » annoncé pour la première fois sur scène, prend une dimension magique tout comme « Les empereurs du néant » et « Les lamentations du diable ».

Et comme rien n’est inapproprié chez MISANTHROPE depuis plus de trente ans, la « Nuit Androgyne » brille de toute sa noirceur car la lenteur de ce morceau devient littéralement un atout sans pareil.

On retrouve à travers cet album live et de cet album complet de MISANTHROPE, leur capacité à recracher une mélodie poétique, un metal extrême à la croisée de plusieurs chemins qui a toujours donné à ce groupe une singularité qui lui est propre.


Mais comme une bonne surprise ne vient jamais seule, le second cd, vous offre des titres plus vieux et provenant d’albums sur lesquels certains n’avaient jamais prêté oreille. En commençant par « Haïsseur de l’Humanité », puis « Le roman noir » que l’on pouvait écouter sur compilation de la Brutale Génération, qui vous fait remonter à 1993, pour terminer bien évidemment sur l’implacable et légendaire « Bâtisseurs de Cathédrales ».

Au total ce sont 19 chansons étalées sur 103 mn avec une ligne directrice ultra brûlante où MISANTHROPE donne le meilleur de lui-même pour que ce double live ne s’adresse pas vraiment aux fans mais plutôt à tous ceux qui ne se sont jamais penchés sur ce groupe phénoménal, afin qu’ils puissent découvrir sa valeur sur les planches et sa puissance mélodique autant que sa musicalité.


Ces matadors de l’extrême vous offrent aujourd’hui toute une carrière sur scène qui montre que ce groupe aura été un des groupes phares de la musique extrême française, et ce depuis la fin des années 80’s.

Et comme ils le diraient eux-mêmes : Aeternitas

Arch Gros Barbare

13/12/2024