OVERLORD -Fake Salvation-


17 février 2023

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Groupe : OVERLORD

Titre : Fake Salvation

Label : Great Dane Records

Année : 2023

Le genre de petits albums discrets , mais qui font un effet bœuf (oui, cette expression est vieille, mais on s’en branle). On va aller directement à l’essentiel, c’est du death metal à l’ancienne, ni technique, ni brutal , sans violence à outrance, rien de tout ça, non, du death metal basique à l’ancienne. Et si la pochette d’album ne donne pas le grand frisson, le contenu est autrement plus consistant.

OVERLORD c’est un duo, avec Johan De Jager, un vieux baroudeur qui a trempé dans pas mal de groupes ou projets solos underground et dont le plus remarquable était Voice Of Destruction pour ceux qui ont connu. Il s’agissait d’un groupe sud-africain qui avait sorti en 1996 chez Morbid Record, label allemand de qualité irréprochable des années 90’s , et leur album « Bloedrivier » était fort sympatoche. Bref Johan De Jager a joué avec eux sur leur démo de 1994.

Ici il a tout fait sauf le chant, car c’est un nouveau Justus Meineke qui s’en est chargé. Et là y a un truc, la voix va pas avec le personnage, mais putain de voix.

OVERLORD ne perd pas de temps en fioritures, pas d’intro, pas d’instrumentaux, onze morceaux qui font presque une heure d’un death metal rugueux avec une prod des années 90’s qui donnent aux guitares ce vieux crissement traditionnel qu’on aimait sur les « Transcend the rubicon » et autres « The grand Leveller » des anglais de Benediction. C’est d’ailleurs de ce genre de death metal dont s’approche OVERLORD, parce que les premiers morceaux de l’album , notamment « Shock and Awe », « Counterstrike » et « Eradicated » , résonnent totalement dans cette ère particulière, dans cet état d’esprit, que ce soit au niveau des basses, de la rythmique ou des atmorphères poisseuses.

Et quelque part les vocaux du père Justus y sont aussi pour quelque chose, parce que son timbre de voix ne va pas chercher les gruiks de porc en mal de mort, le garçon possède une gutturalité bien grave, bien caverneuse, ce que les amateurs de death metal apprécient depuis 35 ans. On s’y plait à en affectionner les variations sur « Hideous Reprisal » avec des intonations à la Mark Greenway période « Harmony Corruption », (en y ajoutant que les morceaux de l’album ont parfois la saveur particulière du Napalm Death de cet album,) ou encore à mi chemin avec Kam Lee et le « From Beyond » de Massacre.

En fait , cet album cache bien son jeu, parce que les titres s’enchainent et si le projet se plait à citer le bulgare Nikolay Atanasov (ex-dix millions de groupes dont Agent Steel, Diamond Head, Rising Force…), comme guest guitare pour les solos de « Counterstrike » et « Fake Salvation » qui arrosent bien la volaille sur le grill, ce serait mentir de dire que le père Jager, ne se fait pas « Jager Master » sur ses propres solos.
Du coup forcément que « Couterstrike » et « Fake Salvation » brillent avec leurs solos de luxe, mais franchement les autres titres de l’album n’ont rien à leur envier. « Eradicated » sème la mort avec des atmosphères de champ de bataille, la même chose sur « Perpetual Torment » qui envoie la sauce vraiment comme Massacre savait le faire sur le « From Beyond ».

C’est ça qui est dommage, car si cet album était sorti en 1991, on serait tous en train de dire que la pochette est bof, mais que l’album est une grosse tuerie.

Parce qu’on replonge entièrement en apnée au début des 90 ‘s, mais vraiment et totalement : « Perpetual torment », branlée, « Fake Salvation », surbranlée, un peu plus speed que le reste d’ailleurs, et que dire du riff de départ de « Mental Montrosity », on en sourit de plaisir à la première seconde, parce que l’influence Bolt Thrower est arrivée sur ce morceau.

Au final, ce « Fake Salvation » dure presque une heure et habituellement pour un album de death metal c’est plutôt long et chiant, car contrairement à ce que pense la moitié de la planète, les plus courtes sont les meilleures. Mais là, non, OVERLORD a écrit un album savoureux comme une moutarde à l’ancienne, il n’y a quasiment que des bons morceaux, la batterie sonne comme jadis, « Raining Lead » vers la fin de l’album sent toujours le formol en conservant cette influence de Bolt Thrower, jusqu’à « Voracious Butchering » peut-être la plus virulente de l’album , la plus primaire.

Même si on a l’impression que OVERLORD a voulu tout mettre sur cet album, sans rien gâcher ou jeter à la poubelle, il faut savoir que l’album a été composé pendant la pandémie, et que le résultat est malgré tout là. Efficace sans être colossal, l’album fait largement son taff, et il mérite sa place sur les étagères, c’est certain.

Arch Gros Barbare

17/02/2023