30 juillet 2024
Groupe : PERVERSITY
Titre : Spiritual Negation
Label : Great Dane Records
Année : 2024
Quand il n’y a aucune ambiguité, c’est parfait. Ici c’est la Slovaquie, et PERVERSITY c’est du death brutal, aucune niaiserie donc.
Quand on dit que c’est du death brutal , il y a death et brutal , pas core ou slam, ou juste metal. PERVERSITY c’est trente ans de brutalité, et cinq albums avant celui-là pour envoyer de la violence dans les gencives, sans s’offusquer d’une décapitation de bal masqué sortie des “Miséroïdes”
Ici avec ce nouvel album, les slovaques prouvent une fois de plus qu’ils sont une valeur sûre du death metal putride underground.
Artwork par JanaVe art, artiste slovaque qui met à l’honneur la peinture à travers une représentation a priori de la Gorgone, à moins que ce ne soit un Dieu de la vigne…
En tous les cas c’est la première fois que le groupe met autant de temps pour sortir un album, c’est certainement à cause de l’âge avançant, et pourtant ce délai de sept ans aura été bénéfique puisque PERVERSITY sort de nouveau un très bon album qui va dans la continuité de la trilogie successive de “Beyond the reach of heaven” , “Ablaze”, et “Idolatry”.
Voilà donc dix nouveaux morceaux pour trente sept minutes qui vont plaire aux néanderthaliens, parce que ce nouvel album de PERVERSITY est rugueux comme une râpe à talons qui fait de la bonne pelure marron.
Indépendamment de cette savoureuse pochette, l’ambiance est morbide et glauque sur ce nouvel album, l’introduction pose le décor , on se croirait dans un vieux film d’horreur des années 80’s.
Le Death metal de PERVERSITY n’est ni réellement brutal ni massif, il est juste équilibré en tous points, parce que d’abord on sent bien les atmosphères violentes sur les blasts et les guitares macabres, tandis que la voix de Juraj Handzuš arrivé en 2003 fait largement le taff depuis “Beyond the reach of heaven”. C’est guttural à souhait et ça transpire la mort. Mais à côté de ça, ils prennent le soin d’aérer les morceaux et d’imposer des ambiances sinistres entrelacées, notamment sur le titre éponyme “Spiritual Negation”.
Aucune modernité dans les tournures, aucune contemporanéité dans sa brutalité, PERVERSITY continue dans la lignée qui a été la sienne depuis des années. Cette patte de death metal est très pays de l’est , toujours assez froid, plutôt rapide et rentre dedans, comme tout ce qui vient de République Tchèque ou de Pologne également. Le Death metal qui vient de ces contrées possède toujours une certaine efficacité et une puissance sans conteste. Chose intriguante on pourra y entendre sur “Venom Divine” quelque chose qui s’insère dans la veine des très vieux Deicide, cette facette intense et brutalement violente, où même la voix devient terriblement diabolique.
Titres courts et efficacité redoutable, voici ce qu’offre ce nouvel album de PERVERSITY. Du death metal traditionnel mais qui , malgré tout, lorsque l’on avance dans celui-ci s’américanise pas mal vers des rythmiques pachidermiques qui n’ont pas à rougir en comparaison avec Immolation ou Suffocation, preuve en est sur “Wrath Manifest” qui écrase tout sur son passage, en déroulant un lead guitare extrêmement bien malsain.
C’est ainsi que la deuxième partie de l’album à partir de “Wrath Manifest” devient réellement succulente , l’atmosphère de “Exaltation of the Morningstar” est digne des plus grands dans la morbidité et la lourdeur, et fait monter l’album aisément sur les marches de la montagne sacrée. Et à y écouter réellement de plus près, cette seconde partie d’album ne souffre d’aucun mauvais faux pas, et offre ce qu’il y a de meilleur dans le death metal.
Sept ans d’attente, mais ça valait réellement le coup, PERVERSITY écrit ici un bien bel album, autant visuellement que musicalement. Le death metal slovaque dans toute sa splendeur et jusqu’à la fin de la divine “Epitome of Diabolization”, vous prendrez une leçon d’humilité et de maîtrise d’un art qui se perd.
Magnifique
30/07/2024
Arch Gros Barbare